octobre 25, 2018 admin

Patrice Fava – L’usage du Tao

Editions Jean-Claude Lattès, 2018
Extraits

Patrice Fava a vécu en Chine une bonne partie de sa vie, et y vit encore, à Pékin, où il a épousé une chinoise dont il a une fille de 10 ans. Son épouse travaille activement, en tant que responsable média de la grande organisation yogui-yoga, à la diffusion du yoga en Chine. Il est membre de l’Ecole Française d’Extrême-Orient, passionné à titre personnel et professionnel de taoïsme, il a écrit entre autres travaux un beau livre sur la statuaire taoïste du Yunan. Nous nous sommes rencontrés lors de mon séjour de trois semaines à Pékin en septembre 2017, et nous avons passé en particulier trois après-midi enrichissantes pour une visite détaillée du Temple des Nuages blancs, le plus grands temples taoïstes en activité actuellement dans la capitale. Nous avons pu nous y entretenir avec quelques moines et assister un rituel en mémoire des morts d’une famille, accompagné d’un orchestre de luths, et de violons traditionnels en particulier. Il m’a donné à lire son livre sur l’usage du Tao avant sa publication chez Lattès, et je me suis dit que quelques extraits de celui-ci aideraient le lecteur à se faire une idée intuitive de l’esprit du taoïsme, et à travers lui de l’esprit de la Chine traditionnelle.

[Les numéros de page se réfèrent au manuscrit, sont là donc pour donner une idée mais ne correspondent pas à la pagination du livre publié en février 2018 chez Jean-Claude Lattès]

Note de l’éditeur :
Après avoir côtoyé les milieux taoïstes de Chine pendant des années, Patrice Fava, sinologue et anthropologue, se retire dans un ermitage au cœur de l’Ardèche. Depuis sa maison au milieu des collines et des arbres, temple taoïste et observatoire de la nature, il tient un journal en forme de promenade intellectuelle, dans lequel il fait dialoguer l’Orient et l’Occident, les grands représentants de la culture chinoise et les penseurs de notre modernité, de Zhuangzi [Tchouang-tseu] à André Breton, de Tu Long à Michel Foucault.
Dans ce livre d’initiation d’une grande profondeur littéraire, il nous invite à repenser la nature, l’art, la philosophie et la religion à la lumière du taoïsme, et nous fait découvrir les liens secrets qui unissent le sage des montagnes sacrées au paysan ardéchois.

23 « Quand vous travaillez d’après nature, dit Huang Binhong, vous ne pouvez saisir que l’ossature du paysage. Pour saisir son dynamisme vital, il vous faut en plus fermer les yeux et méditer profondément. Tout le problème est de saisir l’esprit du paysage ».

Pour les Occidentaux qui rêvent d’une religion sans Dieu, le taoïsme mystique et philosophique nous libère de l’oppressante présence de la religion. Le Tao est non-être (wu). Il n’y a pas de créateur, les choses se produisent d’elles-mêmes. Il devrait être facile pour un Occidental d’être taoïste, car il y a tout dans cette doctrine : le meilleur des traditions juives et chrétiennes, la révolte contre l’ordre établi, les techniques de méditation, l’admiration de la nature.

24 Le Tao est le chef d’orchestre de la musique du monde.

On connaît la phrase du Tao-te-king : « Le Tao que l’on peut nommer n’est pas le Tao permanent », ce qui ne veut pas dire grand chose, alors qu’elle signifie plus certainement : « Le Tao dont les autres parlent n’est pas le vrai Tao ». D’entrée de jeu, Laozi attaque ses rivaux et adversaires héréditaires, confucianistes, légistes, nominalistes, sophistes et annonce son projet de dire ce qu’est le Tao et comment le pratiquer.

25 Confucius va rencontrer Lao-tseu ; celui-ci est en extase. Comme celui-ci se réveille, il le questionne là-dessus, et après une première réponse, lui redemande : « mais le voyage dont vous parliez, qu’est-ce au juste? »

-C’est le bien suprême, la joie totale, mais qui n’est accessible qu’au Sage (zhiren).

-Et comment y parvient-on? demanda Confucius.

-Par le wuwei, répond Laozi [plus que non-action, wu wei signifie « non-artificialité »]. Les animaux broutent dans n’importe quel pâturage et les poissons peuvent changer d’eau. Un petit changement n’altère pas l’essentiel. Il en va de même pour l’homme qui a atteint l’Un. Il a aboli les contraires. La vie et la mort sont pour lui comme le jour et la nuit, il vit sans peur, ignore la colère ou la tristesse, ne fait pas de différence entre la fortune et l’infortune. Sa paix intérieure est inébranlable. Il rejette les postes officiels pour ne pas se salir. Il n’a pas besoin d’être honoré, l’honneur est en lui et ce n’est pas un revers de situation qui changera ce qu’il est. Il reste hors d’atteinte. Ceux qui pratiquent le Tao comprendront ce que tout cela signifie.

30 Remplacer Tao par « Voie » empêche de saisir la polysémie de ce concept, mais d’autres transpositions par « sens », comme fait Wilhem ou par God, comme s’entête à le faire le sinologue James Ware sont carrément absurdes. Cette malencontreuse association prouve que nous ne sommes pas sortis des malentendus hérités de la sinologie missionnaire et des théologiens qui pensent que le christianisme est une religion universelle à laquelle tous les peuples du monde ont toujours aspiré.

32 Le Tao n’est pas un concept urbain. Vivre en ville et écrire sur le Tao est aussi déplacé que discourir sur le qigong en ignorant la pratique.

33 Que les responsables de la propagande aient été repêcher ce moraliste de l’Antiquité est dans la droite ligne de l’idéologie impériale, mais que le taoïsme qui date de la même époque puisse servir à repenser le monde moderne pour apprendre à y vivre autrement n’est pas prêt de recueillir l’assentiment de la nomenklatura. Tant mieux.

59 Zhuangzi (Tchouang-Tseu) est pris dans un mouvement de décadence qui lui est insupportable. C’est surtout à Socrate, le défenseur des mauvaises causes, qu’on peut le comparer. Comme lui, il a dû se faire beaucoup d’ennemis et on s’étonne qu’il n’ait pas subi le même sort que son homologue athénien. Il faudra attendre Nietzsche pour trouver un penseur de sa trempe qui tienne un discours différent de celui des idéologues de son temps et invente une nouvelle manière d’être dans le monde.

63 Aucune définition du taoïsme n’a de chance de recevoir l’approbation de deux savants pris au hasard. Lin Yutang, esthète, féministe avant l’heure et homme d’esprit, s’est risqué à expliquer, à l’intention des étrangers, ce que signifiait ce terme. « Le taoïsme, en théorie aussi bien qu’en pratique, écrivait-il dans les années 1930, correspond à une certaine nonchalance malicieuse, à un scepticisme troublant et destructeur, à une ironie moqueuse à l’égard de la vanité de toutes les interventions humaines et de l’échec de toutes les créations de l’homme, qu’il s’agisse de lois, de gouvernements, de mariage, aussi bien qu’à une certaine incrédulité envers l’idéalisme, non pas tant par manque d’énergie que par défaut de mystique. Il y a là une philosophie qui neutralise le positivisme de Confucius et sert de soupape de sûreté aux imperfections de la société conçue par ce dernier. La conception de la vie des confucéens est positive, celle des taoïstes négative. Du mélange de ces deux éléments opposés surgit ce composé immortel qu’on appelle le caractère chinois ».

65 Wang Kunyang, l’abbé du Monastère des nuages blancs, [le plus grand monastère taoïste actuellement en activité à Pékin, que, comme je l’ai dit, j’ai eu la chance de pouvoir visiter en détail en septembre 2017 en compagnie de Patrick Fava. JV] explique : « Pour le visible, il y a la voie royale du confucianisme, pour l’individu il y a la méthode taoïste. Les préceptes du taoïsme s’adressent à l’individu, ceux du confucianisme à la multitude ». Cela dit, le taoïsme demeure un idéal qui n’est pas à la portée de tous. « Celui-là seul est digne de la renommée qui ne se précipite pas pour l’acquérir ».

66 Dans tous les cas de figure, le taoïsme peut être considéré comme la plus importante doctrine de liberté qu’ait conçue la Chine.

70 Les Occidentaux affectionnent tout particulièrement la scolastique. Chacun se nourrit de la théorie des autres jusqu’au jour où il croit s’en affranchir pour proposer sa propre vision du monde. Baudrillard disait d’ailleurs que nous vivons à l’ère des « théories flottantes ». On croit volontiers en Occident que faute de théorie, toute pratique est vaine, mais en fait les Occidentaux n’ont plus de pratique. La théorie occupe toute la sphère de l’activité, mais elle n’a pas d’application pratique. Les Chinois eux considèrent la théorie comme un support de la pratique, elle permet de progresser plus vite dans la pratique. Toute la philosophie de Zhuangzi (Tchouang-tseu) est d’ailleurs construite autour de praticiens qu’il met en scène à sa manière.

71 L’Occident, après avoir été trop longtemps bêtement chrétien, est devenu tristement athée.

Après mes années en Chine, la société française me semble avoir élevé des murs autour d’elle et perdu tout imaginaire. Nous sommes entrés dans un temps où la rationalité a triomphé de tout. Zarathoustra est mort. Il ne reste que son histoire, dans laquelle je n’ai pas de mal à me reconnaître.

76 Du moment où l’homme a progressivement changé d’horizon et est allé écouter les prêches de l’aumônier de sa paroisse, l’animisme naturel qui enveloppait son univers s’est transformé en amour de Dieu puis en arme de combat.

Le poète Xi Kang écrivait :

Du regard, j’accompagne le vol des oies sauvages qui repartent,

De la main, je pince les cordes de ma cithare,

Que je baisse la tête ou lève les yeux vers le ciel, tout m’est proche,

Je voyage par la pensée dans le grand mystère.

86 Il faudra attendre le XVe et le début du XVIe pour assister à une renaissance du paysage conçu de façon autonome : panoramas indéfiniment déployés de Patinir, perspectives grandioses et féeriques de La bataille d’Arbelles d’Altdorfer, rochers fantastiques d’Herri met de Bles dans sa Montée au calvaire ». Mais la nature, au sens où l’entendent les Chinois, ne sera redécouverte qu’à l’époque du romantisme.

Michel Foucault qui s’est essayé à la méditation zen au Japon en 1976 :

Mais ce que je retiens surtout de sa conversation avec un moine, est cette déclaration inattendue de la part de quelqu’un comme lui qui ne s’est jamais aventuré au-delà des frontières de la Grèce. « C’est la fin, dit-il, de l’ère de la philosophie occidentale. Si une philosophie de l’avenir existe, elle doit naître en dehors de l’Europe ou bien elle doit naître en conséquence de rencontres et de percussions entre l’Europe et la non-Europe ».

107 Dès le VIIIe siècle, sous l’influence de la nouvelle école Chan qui s’est inspirée de la mystique taoïste, on parle du « regard au loin » (yuankan). L’adepte qui s’est retiré dans la montagne doit laisser son corps et son esprit se détendre et regarder au loin. Ce type de méditation combine le regard intérieur (neiguan) et le regard qui se perd dans le lointain pour s’imprégner de la beauté et de la pureté du paysage.

En Occident, on subordonne le corps à l’esprit. En Chine, on fait le contraire. Lishen, « mettre le corps en ordre » est un mot d’ordre des textes taoïstes. La pratique doit prendre le pas sur la théorie. Les initiés se méfient du bavardage, de l’enseignement par la parole. La connaissance qui ne passe pas par la pratique est vide.

108  Zhuangzi  résume l’influence du corps vécu sur l’esprit en une formule percutante : « Etre maître de son corps permet de devenir maître de son destin ». La formule de Zhuangzi, incompréhensible pour la plupart de ses traducteurs, « le sage respire par les talons » veut probablement dire que, dans les pratiques psychophysiologiques taoïstes, le qi doit venir de la terre, que le qi de la terre doit irriguer le corps. La respiration commence par la plante des pieds. Dans la formule qu’emploie couramment Meng Fuyuan : xi dixi «aspirer la terre », xi signifie aussi «inspirer». 109Transformer le jing (l’essence), en qi (souffle, énergie), le qi en shen (esprit) et le shen en xu (Vide). Shen, le theos des Grecs, est un concept central des traités d’esthétique et un terme technique du qigong. Les étapes jing, qi, shen, xu, représentent un processus de raffinage, comme dans l’alchimie. 111La première étape « raffiner le jing et le transformer en qi » va permettre de créer des assises solides. Il faut arriver au calme de la pensée (yi jing), à la forme ou posture correcte (xing zheng), à la circulation naturelle du qi dans tout le corps, à l’unité du corps (tongyi zhengti). Zhengti « le corps complet » ou « corps parfait » se construit à partir du «corps éparpillé » (santi). Dès la réalisation de ces prémisses, on obtient des résultats dans la guérison des maladies et on améliore sa santé. Tous ces concepts sont intraduisibles, car ils n’appartiennent pas à notre expérience. Shen est à la fois la part la plus subtile de l’âme et le troisième oeil, la naissance en soi du divin. Ce n’est pas par hasard d’ailleurs que shen désigne dans le langage courant les dieux et le sacré. Tous les traducteurs sont désemparés devant la nécessité de leur trouver des équivalents. Jean-Claude Pastor propose de traduire shen par « puissance d’animation » et François Jullien par « efficace invisible ». . Qi signifie étymologiquement la vapeur du riz en train de cuire.

114 La posture de l’exercice de base, enseigné par Meng Fuyuan, s ‘appelle zhanzhuang «être planté debout », et consiste à rester immobile pendant une durée indéterminée. Elle doit obéir à un ensemble de vingt-quatre règles, qu’il énonce avec la précision d’un calligraphe décrivant l’ordre, l’attaque, la pression des traits du pinceau. Les talons sont joints et les pieds légèrement écartés. La plante des pieds est collée à la terre et « aspire la terre ». Les jambes sont légèrement fléchies et les genoux tournés vers l’intérieur. Ils ne doivent pas dépasser la pointe des pieds. Le menton et le nombril sont reliés mentalement. Les dents sont en contact légèrement, sans que la mâchoire soit serrée. La pointe de la langue doit toucher le palais. Les bras pendent le long du corps, tout en laissant un léger vide sous l’aisselle. Le petit doigt de la main suit la couture du pantalon. Le pouce est relié au petit orteil et les majeurs des deux mains communiquent entre eux. L’aine est légèrement rentrée, ce qui permet d’ouvrir les reins, le mingmen ou «Porte de la vie». Les épaules tombent naturellement tout en étant légèrement tournées vers l’intérieur. La poitrine est «ouverte », ainsi que le dos. Le sommet de la tête est tiré vers le ciel comme par un fil tandis qu’une force opposée fait descendre le coccyx vers le bas. La colonne vertébrale doit être dans l’alignement des talons. Tout le corps doit être détendu, même les paupières supérieures et inférieures, mais il ne faut pas pour autant être mou, bien au contraire, car il faut maintenir la tension entre les forces opposées ciel-terre, gauche et droite. Les yeux ne doivent ni monter, ni descendre, mais rester au milieu, sinon le qi monte ou descend. Le regard est tourné vers l’intérieur. On « rentre en soi » sans pour autant perdre contact avec l’extérieur. Il faut voir de tous côtés et même derrière soi. En trois ans, selon une formule consacrée, on atteint un petit accomplissement, en neuf ans un grand accomplissement. Bodhidharma, le fondateur légendaire de l’école Chan, passa neuf ans immobile en méditation devant un mur et il demeure pour Meng Fuyuan le modèle suprême.

« On ne peut rien connaître par la science, écrivait Giono, c’est un instrument trop exact et trop dur ».

Simon Leys disait à juste titre « Quiconque ignore la Chine se condamne à n’atteindre jamais qu’une compréhension très limitée de l’expérience humaine ». Il en aura fait la démonstration dans chacun de ses livres.

127 Dans aucune peinture de Giotto ou de Botticelli, de Memling ou de Van Cleve, on ne retrouve le regard intérieur de la méditation qui est le trait essentiel des bouddhas et des bodhisattvas, de certaines divinités tantriques ou des sages du taoïsme. La béatitude des saints du christianisme se lit dans l’expression de leur visage et leur attitude tout entière, mais le regard lui-même reste toujours tourné vers l’extérieur ; les yeux voient, alors que dans l’iconographie religieuse chinoise, le regard est tourné vers l’intérieur. Et c’est ce qu’enseigne, par-delà les siècles, Meng Fuyuan, lorsqu’il redit qu’il faut « penser sans penser, voir sans voir, entendre sans entendre ». [] cf extase par rapport à enstase]

« Nous menons notre vie quotidienne sans presque rien comprendre au monde qui est le nôtre », écrit Carl Sagan dans sa préface à « Une brève histoire du temps » de Stephen Hawkins. Le problème est que les théories scientifiques, si elles nous apprennent à soi-disant comprendre les lois secrètes qui régissent l’univers, ne nous apprennent pas à y vivre.

Au temps où les moyens de déplacements les plus rapides étaient le cheval et le char à boeufs, Laozi se faisait déjà fort de condamner les déplacements inutiles et préconisait l’autonomie des communautés. « Discuter, dit fort justement Deleuze, est un exercice narcissique où chacun fait le beau à son tour. Le philosophe ne discute pas ».

138 Cette maison envahie de livres est à la fois un ermitage, un musée et une communauté savante, en apparence seulement très hétéroclite. Il me suffit de tendre la main vers une étagère pour cueillir le fruit d’une vie de réflexions et passer la journée en compagnie d’un ami qui n’est plus là.

158 Le taoïsme est la grande religion non-officielle de la Chine, mais elle a aussi été la religion de plusieurs empereurs ».

180   Mais ce qui pour moi compte le plus est qu’il n’y a pas, comme les Chinois eux-mêmes le voudraient, d’exception chinoise. La Chine partage avec les peuples sans écriture d’Amérique et d’Océanie, le même système de pensée : l’analogisme qui se caractérise par l’hétérogénéité des éléments et la cohérence de leurs liaisons. Philippe Descola est désormais un penseur incontournable qui sans faire référence à la Chine l’englobe de façon très évidente dans sa théorie générale des différentes manières d’habiter le monde. Son oeuvre est si prodigieuse qu’il a fallu que j’aille au Musée du Quai Branly voir l’exposition intitulée « La fabrique des images » qui se propose de montrer que chacune de ses quatre ontologies a produit un art particulier. 187Wu Tong est peintre, tout cela devrait lui plaire. Le détour par le Japon lui a sans doute servi à se débarrasser du mauvais goût qui règne dans la Chine actuelle, car les Japonais n’ont pas pris modèle sur la décadence mandchoue, mais sur la Chine lettrée des Tang et des Song. Le Japon est la pièce manquante de la culture chinoise. Dans cette patrie de la beauté se perpétuent l’inspiration qui a guidé la main des potiers, l’art du Vide, la mystique bouddhiste, le Shinto qui est la version japonaise du taoïsme, la Voie du thé et des fleurs. Borgès disait : « Il me manque deux choses : l’Inde et la Chine ». Nous nous sommes quand même demandés comment habiter dans un pays où les hommes sont persécutés pour leurs idées? La réponse est simple : en luttant auprès d’eux, même silencieusement, en sachant qu’un jour ils triompheront de la dictature. Le génie de la Chine finira par renaître.