traduit de l’anglais par Vigyânânand (J. Vigne)
Les bienfaiteurs de Nyan Non souhaitaient que Milarepa reste avec eux de façon permanente. Celui-ci leur répondit : « Je ne peux rester ici pour une longue durée, mais je vais vous accorder à tous une bénédiction de longue vie et de bonne santé. Je vais aussi émettre le vœu que nous nous rencontrions de nouveau dans des circonstances favorables au Dharma. Il se mit alors à chanter en ces termes:
« Dans le ciel bleu immense au-dessus
Roulent le soleil et la lune.
Leur cours marque le passage du temps.
Ciel bleu, je te souhaite bonne santé et fortune,
Car moi-même, Soleil-et-Lune, suis en partance
Pour visiter les Cinq Continents selon mon bon plaisir.
Sur le pic de la montagne se trouve le grand rocher
Autour duquel tournoie le vautour,
le Roi des oiseaux.
Leur rencontre et leur mise à distance
marque le passage du temps.
Cher rocher, sois bien en bonne santé, car moi-même,
Le vautour, vais m’envoler au loin selon mon bon plaisir.
Puisse la foudre ne jamais te frapper,
Puissè-je ne jamais être attrapé dans les filets de l’oiseleur.
Inspirés par le Dharma,
Puissions-nous promptement avoir une nouvelle rencontre
Pleine de prospérité et de grâce.
Tout en bas dans la rivière Tsang
( Yarlung Tsangpo littéralement « la rivière de la vallée de Yar», le Brahmapoutre)
nagent les oiseaux aux yeux d’or.
Leur rencontre et leur mise à distance
Marquent le passage du temps.
Cher fleuve, sois bien et en bonne santé, car moi-même,
le poisson, m’en vais jusqu’au Gange pour me divertir.
Que jamais ceux qui procèdent à l’irrigation ne t’épuisent,
que jamais les pêcheurs ne me prennent dans leurs nasses.
Inspirés par le Dharma,
Puissions-nous promptement avoir une nouvelle rencontre
Pleine de prospérité et de grâce.
Dans le beau jardin s’épanouit la fleur halo.
Tournant tout autour est l’abeille de Perse.
Leur rencontre et mise à distance
Marquent le passage du temps.
Chère fleur, sois bien et en bonne santé, car moi-même,
l’abeille, m’en vais voir les floraisons sur les berges du Gange, selon mon bon plaisir.
Que les grêles ne s’abattent pas sur toi,
Que les vents ne m’emportent pas au loin.
Inspirés par le Dharma,
Puissions-nous promptement avoir une nouvelle rencontre
Pleine de prospérité et de grâce.
Evoluant autour du Yogui Milarépa,
Se trouvent les bienfaiteurs fidèles de Nya Non.
Leur rencontre et mise à distance
Marquent le passage du temps.
Soyez bien et en bonne santé, chers bienfaiteurs,
Car je m’en vais pour les montagnes lointaines, selon mon bon plaisir.
Puissè-je moi-même, le Yogui,
Effectuer de bons progrès,
Et vous, mes bienfaiteurs, tous jouir d’une longue vie.
D’après la traduction anglaise de CC Chang The Hundred Thousand Songs of Milarepa University Press New York. et Buddhist Publication Society, Kandy, 1966, disponible en version abrégée en ligne sur www.holybooks.com sous le titre Sixty Songs of Milarepa.