Un rassemblement de 2000 moines bouddhistes au Ladakh,
et d’autres rencontres intéressantes de cette journée.
Choglamsar-17-9-18
par Vigyânânand (Jacques Vigne)
Sanghadana signifie le don à la Sangha, à la communauté, en l’occurrence monastique, de la part des laïques. Nous habitions pour deux jours dans une communauté de moniales bouddhistes ladakhies, à 20 km de Leh en amont sur l’Indus. J’étais avec une amie qui était venue pour une brève découverte du Ladakh pendant ses vacances d’enseignante à Auroville. Le couvent de Nyerma où nous logions avait été bâti dans l’enceinte de la première grande université bouddhiste dans l’ouest du Tibet, Thiksey, fondée par Rinchen Sangpo au Xe siècle.
Un mouvement de Taiwan, L’association Chung-wa des mérites pour la buddha-puja et le sanghadana, a soutenu ce grand événement de Sanghadana financièrement. Depuis 2003 qu’ils existent, ils ont déjà fait bénéficier de leur largesse 360 000 membres de la communauté monastique bouddhiste dans les pays à la fois du Mahâyana et du Theravâda. Cette association a été aidée sur place par la All Ladakh Gonpa Association, qui réunit sous une même ombrelle tous les monastères de la région. Les moniales de Nyerma nous ont indiqué que nous pouvions nous rendre à cet événement, ce que nous avons donc fait. Il y a eu exactement 2030 moines qui se sont réunies pour cette grande occasion, avec des discours des Rinpoché, des Khempos (savants dans la tradition tibétaine), et aussi de moines theravâda-s. Le lieu de rassemblement se trouvait pratiquement sur les bords de l’Indus, à Choglamsar en contrebas de Leh, un emplacement où les réfugiés tibétains s’étaient installés il y a 60 ans, et où ils sont maintenant devenus plutôt prospères. Il n’était pas loin du grand terrain, un carré de peut-être 800 m de côté, où le Dalaï-lamas enseigne tous les ans au Ladakh, en général en juillet. Il passe d’habitude un mois dans la région, y compris pour une retraite personnelle. Dans ses tournées internationales, il n’hésite pas à faire l’éloge des Ladakhis en affirmant qu’ils vivent leurs valeurs bouddhistes d’une façon fort cohérente.
Pendant peut-être une demi-heure, deux femmes occidentales étaient là avec nous, ensuite trois autres sont passées aussi pendant une demi-heure, mais nous sommes les seuls occidentaux à être restés, à deux donc, durant toute la cérémonie qui s’est déroulée de 10 heures du matin à 14 heures environ. À cause de la présence des Taïwanais, toute une partie des discours était en anglais et nous avons donc pu bénéficier de ces traductions. Les moniales étaient en minorité, mais représentaient quand même peut-être un tiers de l’assemblée. Elles et les moines ont tenu le coup placidement pendant les quatre heures de la cérémonie sans broncher, il faut dire qu’un bon repas nous a été servi en plus de cadeaux divers qu’on leur a offert, comme un grand châle, un sac à bandoulière, un thermos rempli de thé, et aussi et surtout un gros livre d’environ 400 pages écrit en tibétain mais sur lequel on pouvait lire le titre en lettres latines Mila I Mgyur Bum, ce qui signifie probablement les Cent mille chants de Milarépa. Certains moines se sont mis à le lire au hasard, et d’autres même à en discuter entre eux. Probablement, ils avaient tous lus et entendus un certain nombre de chants de Milarépa, mais lire édition complète est une autre affaire, je l’ai moi-même fait il y a une vingtaine d’années, et il s’agit de toute façon de textes qu’on peut reprendre souvent. Recevoir un tel livre au début de l’hiver Ladakhi où la température reste aux environs de -20° pendant trois mois est certainement une bonne incitation à l’étude. Nous avions tout près de nous trois jeunes d’environ 30 ou 40 ans, avec le chapeau caractéristique de l’ordre Drugpa-Kagyu, qui arboraient également, placé en travers du tronc, le châle blanc des yoguis tibétains, dans la lignée donc de Jetsün Milarépa.
Pour mieux comprendre le contexte de ce genre d’événements, on peut signaler qu’il s’agissait de la quatrième Sanghadana des taïwanais au Ladakh, mais il y avait eu une longue interruption de 19 ans depuis la troisième. La Présidente de l’association des jeunes bouddhistes de Taiwan et en même temps Président de la branche de la Mahâbodhi Society là-bas a reconnu qu’avoir été capables d’organiser ce grand événement avait tenu du miracle. Il y aurait pu avoir plus de moines encore, si la plupart des disciples du Gyalwang Drugpa n’avaient été occupés par la fête des ornements de Naropa près du monastère d’Hémis, 30 km plus en amont sur la vallée de l’Indus. Nous y reviendrons à la fin de ce texte.
Nous sommes arrivés le matin en même temps que les moines eux-mêmes, et nous sommes passés avec eux à travers une haie d’honneur impressionnante : elle était composée des élèves de la Mahâbodhi Society en grande tenue traditionnelle, dont les jeunes filles en robes tibétaines colorées. Une fois arrivés dans le grand panda, c’est-à-dire une immense tente pouvant abriter 2500 personnes avec de multiples piliers en bois et des cloisons latérales, nous avons eu aussi la haie d’honneur des femmes bouddhistes du Ladakh, avec leurs coiffes caractéristiques de turquoises qui descend comme une rivière bleutée de l’avant du front jusqu’à l’arrière des omoplates. Les assistants Ladakhis hommes avaient la tenue traditionnelle avec le tablier gris ou noir qui ressemblait assez à ceux du Bhoutan, assortis d’une ceinture de couleur. Avec beaucoup de courtoisie, on nous a fait asseoir sur un côté de la salle au niveau des premiers rangs, c’est-à-dire avec les invités d’honneur.
Un groupe d’une vingtaine de Taïwanais, en fait principalement des femmes, étaient venus apporter leur soutien et accompagner leur présidente, Madame Wang-Chou-You. Si j’ai bien compris, c’était elle qui avait été la financière principale de l’événement, ou peut-être à travers une société qui lui appartenait. En tous les cas, il était organisé de main de maître. Quand ces 2000 moines et moniales ladakhis entamaient les prières de remerciement, on avait l’impression que tout l’Himalaya environnant avec les pics enneigés se mettait à vibrer… et même sans être particulièrement mystique ou visionnaire, il était facile d’imaginer une apparition d’Avalokiteshwara, Tchenrézi – avec son corps d’arc-en-ciel et ses mille bras – en train de dispenser ses bienfaits dans mille directions !
Le don des châles et autres objets matériels a été effectué dans les règles de l’art, avec la récitation de formules rituelles et de prières de la part des jeunes femmes qui dispensaient ces offrandes aux moines et aux moniales. Cette tradition des dons à la communauté remonte à l’époque du Bouddha lui-même, et il était beau de la voir réalisée avec une telle force, dans ce beau cadre des cimes enneigées du Ladakh, sur les bords de l’Indus. De plus, avec la présence non seulement des taïwanais, mais de grands moines et moniales bouddhistes de Thaïlande, de Birmanie du Sri Lanka et du Bangladesh, l’événement devenait une manifestation du bouddhisme moderne et global. Le personnage politique principal du Ladakh, le président de l’Autonomous Hill Council, était présent et s’est exprimé.
Pour mieux comprendre le contexte de cet événement, nous pouvons parler de la Mahâbodhi Society de Leh. Elle a été fondé par Bikkhu Sanghasena, qui a organisé et présidé la célébration actuelle. Né environ 1960, il s’est engagé tôt dans l’armée où il reconnaît avoir appris la vertu de la discipline. Cependant, son travail intérieur a mûri, et il a décidé d’aller étudier à Bangalore pour devenir moine dans la tradition Theravâda. Il est ensuite revenu au pays et a fondé à quelques kilomètres de Leh une succursale de la Mahâbodhi Society en 1996. En plus d’une école de peut-être 300 élèves, il a effectué un travail social considérable pour les classes défavorisées de cette société ladakhie qu’il connaissait bien, étant un de ses membres. En outre, il a accompli une œuvre non moins considérable de diplomatie pour rapprocher les bouddhistes théravâda et les bouddhistes mahâyâna du Ladakh. C’était lui-même qui avait invité la grande association taïwanaise à organiser cet événement pour les moines ladhakis. C’était un beau symbole de l’unité bouddhiste au-delà des différences d’école qu’un moine theravâdin puisse faire le lien entre les mahâyanistes de Taïwan est ceux du Ladakh, et ce, pour l’organisation d’une célébration d’une telle envergure.
Les moines étaient répartis en deux groupes de chaque côté de l’autel, d’un côté les ladakhis, de l’autre les théravâdins et les mahayanistes de Taïwan, de Chine continentale et d’ailleurs. À la place d’honneur pour les moines ladakhis siégeait un petit tulku, garçon d’environ huit ans qui devait être la réincarnation d’un des moines principaux du Ladakh, je n’ai pas bien compris lequel. Il avait un comportement naturel, était certes moins immobile que les moines adultes, mais pouvait déjà réciter la plupart des prières par cœur, savait refuser un pack de jus de fruits qu’on distribuait après le repas pensant sans doute que cela faisait trop de sucre, et n’a pas hésité à se boucher les oreilles pendant plusieurs minutes lorsqu’un groupe de musique plutôt moderne avec batterie s’est mis à jouer une musique ladakhie de genre populaire : cela changeait certes des graves psalmodies qui émanaient de cet océan de 2000 moines et moniales en train de réciter des soutras ou des actions de grâces en tibétain classique…
Les prières pour la paix étaient de mise, et elles prenaient un relief particulier dans cette région de civilisation bouddhiste militairement sensible du Ladakh, menacée par les islamistes pakistanais à l’ouest et les communistes chinois à l’est : signalons que le Ladakh a une population de 350000 habitants, mais est protégé par un nombre plus important de soldats de l’armée indienne.
Mme Wang-Chu-You, une dame de peut-être 70 ans avec une jolie blouse rose, la donatrice principale donc de l’événement, a distribué elle-même un dépliant de son association à la centaine de moines principaux qui siégeaient à l’avant de l’assemblée. Elle a fait montrer aussi une grande photo du dernier événement de Sanghadana qu’ils ont organisé à Taïwan, c’était dans le stade avec peut-être 20 000 personnes… Au-delà du don de nourriture et d’objets matériels, il s’agit d’affirmer la force et l’unité de la Sangha et de faire passer des messages importants par les enseignants les plus éminents de la communauté. Les donateurs taïwanais ont reçu en remerciement des moines et moniales du Ladakh de belles tankas du Bouddha Sakyamuni (le Bouddha historique). Diplomatiquement, on a évité de leur offrir des représentations par trop tantriques, qui les auraient sans doute choqués.
Nous avons mentionné le festival des ornements de Naropa à Hémis, à 30 km en amont sur l’Indus. Hémis n’est pas le monastère le plus ancien du Ladakh, mais celui qui compte le plus grand nombre de moines. Contrairement à la plupart des autres, et n’est pas fièrement juché sur une crête de rocher, mais plutôt discrètement niché au fond d’une vallée close. La rivière qui coule permet l’irrigation et l’existence d’un véritables oasis autour du monastère. La communauté a conservé des objets très anciens, qu’ils exposent dans un des musées les mieux organisés que j’ai pu visiter en Inde depuis 30 ans que j’y vis, en particulier des bronzes bouddhistes du Cachemire du VIIe ou VIIIe siècle, il y avait une grande culture hindoue et bouddhiste au Cachemire avant qu’elle ne soit détruite par les invasions islamistes à partir du XIe siècle. Heureusement, elle a pu passer en grande partie au Tibet pour sa part bouddhiste, et pour sa part hindoue, elle s’est transférée dans l’école de la Shri Vidya dans le sud de l’Inde.
Tous les 12 ans donc, on sort les ornements de Naropa, il s’agit d’une grande fête qui réunit plusieurs centaines de milliers de personnes, et quelques centaines d’occidentaux qui sont tous logés sous tentes individuelles, il s’agit donc d’une grosse organisation. Cette année, il y a eu pendant quatre jours une version mineure de ce festival. C’est à la fois un évènement culturel avec de nombreuses danses traditionnelles, effectuées en particulier par les jeunes moniales de l’ordre drugpa kagyu. Un groupe de Bhoutanais est venu aussi faire une démonstration de leur art du tir à l’arc, et le tout s’entremêlait avec des enseignements religieux dans un cadre festif qui permet au Ladakhis bouddhistes d’affirmer leur culture. En effet, l’ordre Drugpa qui organise cet événement a des racines dans la région depuis pratiquement ses débuts, c’est-à-dire le XIIe siècle, et on sent qu’il a un dynamisme qui lui est propre par exemple dans sa façon d’agir la société, en particulier à travers une grande école, Pema Karpo, l’école du Lotus blanc qui rayonne dans toute la région. Dans ce sens aussi, pour montrer au Ladakhis et aux Indiens qu’il fallait compter avec la femme moderne, le Gyalwang Drugpa a effectué pour se rendre à la fête des ornements de Naropa qui revenait après 12 ans, un pèlerinage en vélo avec 214 moniales en été 2016 de Katmandou jusqu’à Leh, en passant par plusieurs cols à plus de 5000 m d’altitude sur la route de Manali au Ladakh. Le vélo qui lui a servi pour cet exploit est exposé au musée du monastère d’Hémis. Voilà un gourou qui ne se prend pas la tête, mais qui se prend quand même peut-être les pieds dans les pédales de son vélo le temps de couvrir environ un millier de kilomètres…
Nous sommes allé visiter le village traditionnel de Sabou à 5km au-dessus de l’Indus et de la Mahabodhi Society où nous avions participé au Sanghadana. Une amie française qui connaît très bien le Ladakh nous avait dit qu’il s’agissait d’un de ses villages préférés et effectivement, la vue qu’on avait de là sur la vallée de l’Indus et les sommets enneigés de la chaîne du Zanskar au sud était impressionnante. Nous avons longé des séries de vieilles stoupas, en passant par la gauche comme le veut la tradition, nous avons à échangé des sourires avec une institutrice assise sur sa chaise sous un arbre et les petits enfants par terre autour d’elle en train d’étudier dans la cour de l’école du village. Il y avait aussi dans cette petite bourgade à moins de 10 km de Leh un centre de méditation vipassana. En passant ensuite par un sentier le long d’une rivière à sec, nous avons encore rencontré une femme qui nous avait invité à prendre le thé chez elle. Probablement, elle ne voyait passer que très rarement des occidentaux sur ce petit chemin en face de chez elle. Il s’agissait d’une musulmane non mariée qui vivait avec son frère et sa sœur chez leur mère. Ils étaient d’une vieille famille ladakhie musulmane. Quand j’ai demandé au frère si leurs ancêtres étaient arrivés dans la région avec les troupes d’Aurangzeb qui avait cherché à envahir le Ladakh sans succès au XVIIe siècle, il a vigoureusement dénié cela. Il n’avait visiblement pas envie d’être associé à ce grand destructeur de cultures qu’a été cet empereur moghol. Au contraire, sa famille a été pendant des siècles au service des rois bouddhistes du Ladakh. Aurangzeb avait certes imposé une épouse musulmane au roi de son époque, en espérant qu’il se convertisse à l’islam, mais les moines ont vu en elle une manifestation de Tara, et c’est donc elle qui a été assimilée dans le système bouddhiste. Le ladakhi, donc un dialecte du tibétain, et non l’ourdou était la langue maternelle de nos hôtes. Ainsi, ils faisaient partie de ces musulmans intégrées depuis très longtemps à la culture bouddhiste tibétaine. Il nous a dit être pratiquant de sa religion à titre personnel, mais n’avoir guère le temps d’aller à la mosquée. Peut-être était-ce aussi parce qu’il n’était pas d’accord avec le contenu des prêches qu’i s’y donnait. À Lhassa aussi, depuis le XVIe siècle environ, il y a eu une communauté musulmane. Il a été question à un moment d’envoyer des Tibétains dans une université musulmane au Moyen-Orient, le dalaï-lama a pensé d’abord aux membres de cette communauté, mais les enseignants de l’université lui ont fait savoir qu’ils préféraient recevoir des Tibétains bouddhistes, pour qu’eux-mêmes puissent apprendre quelque chose de ces derniers… Je ne sais pas ce qu’est devenu ce projet.
Une autre rencontre fort intéressante que nous avons faite le même jour, juste après le thé chez les musulmans, a été avec deux peintres bouddhistes traditionnels. Ils travaillaient pour deux ans pour réaliser les fresques d’un temple de Padmasambhava sur une colline qui dominait toute la vallée de l’Indus. Cet édifice avait été inauguré en 2012 par le Dalaï-lama, mais les peintures murales restaient à réaliser. J’ai pu m’entretenir en hindi avec ces deux artistes. Ils m’ont expliqué qu’ils travaillaient avec des livres qui donnaient la description des représentations effectuées, mais qu’après, leur peinture provenait purement de leurs visualisations, il ne recopiait pas de modèle. Un des deux qui semblait le plus avancé étudiait donc ce qui était écrit dans les textes en tibétain, il effectuait à partir de cela le dessin au crayon directement sur le mur blanc, et l’autre remplissait avec la couleur. À propos de leur manière de travailler, l’un des deux nous ont répété plusieurs fois en anglais Everything from the mind !, « tout vient de l’esprit !». Cela fait penser directement à une des grandes quatre grandes écoles du bouddhisme tibétain, Chittamatra, dont le nom signifie en sanskrit : « seulement, matra, l’esprit, chitta ». L’idée est que toute notre représentation du monde passe par l’esprit, et se trouve donc être conditionnée par cet esprit.
En allant plus loin, on distingue deux types de manifestations de cet esprit : le monde matériel ordinaire, avec ses imperfections et contradictions, qui est une manifestation de sem, l’esprit dualiste du samsara. La seconde manifestation est celle de yeshe, la conscience primordiale non dualiste, glorieuse, du nirvâna, elle est unifiée-purifiée et donne lieu aux visions des différents paradis, ce qu’on appelle les champs de bouddha et des quatre corps : corps de manifestation, corps subtil, corps fondamental et corps spontané, respectivement nirmana, sambhoga, dharma et svabhava-kâyâ. Dans la tradition chrétienne, on parlerait probablement de corps de gloire. Certainement, la concentration de ces peintres était sattvique comme on dit dans l’hindouisme, c’est-à-dire pure et lumineuse. Ils consacraient deux ans de leur existence centrés sur les murs d’un cube d’une quinzaine de mètres d’arête, à vivre dans un monde de bouddhas et de saints, une expérience en quelque sorte digne de Fra Angelico dans les cellules de son couvent de Florence. Un des deux peintres nous expliquait par exemple qu’il était justement en train de représenter Padmasambhava, Sangharakshita et le roi du Tibet qui ont collaboré pour fonder le monastère de Samyé, au sud-est de Lhassa, vers 670. C’est donc comme s’il était en ce moment un avec eux. Le temple avec sa vue large sur la vallée de l’Indus était très silencieux, les visiteurs devaient être rares, les deux peintres avaient donc le temps de vivre pendant deux ans dans leur monde lumineux, et en plus bénéficiaient de la possibilité dans le futur de faire participer à leur vision les fidèles qui allaient fréquenter ces lieux.
Puisse ce texte contribuer à communiquer aux lecteurs un peu de l’énergie puissante du Ladakh, en particulier des chants et des méditations de ces 2000 moines et moniales réunis tout récemment pour cette journée de dons à la Sangha.