janvier 16, 2019 admin

MEILLEURS VŒUX de JACQUES VIGNE !

Une année moitié France moitié Inde…

Cette année, je suis passé de France vers le sous-continent indien en mi-juin et j’y suis resté. C’est seulement le 20 décembre, que je suis parti pour cinq semaines en Thaïlande, car je devais sortir de l’Inde tous les trois mois, à cause de la forme de visa que j’avais prise. Je vous écris donc de Bangkok après avoir visité le centre de la Thaïlande où j’ai exploré des capitales historiques comme Sukhothaï et Sadachananlaï après Chiang-maï. Je suis maintenant pour dix jours au moins dans un monastère à Bangkok où je connais un vieux moine très intéressant. Après une carrière dans l’armée, il a en particulier pratiqué cinq ans en pleine forêt et enseigne maintenant dans cette communauté de 120 personnes. Après cette retraite, nous prévoyons d’aller le visiter avec un petit groupe des moines de la forêt pour peut-être une dizaine de jours, avant mon retour fin janvier pour Calcutta et l’Inde.

Le début de l’année 2018 s’est déroulé à la Réunion, avec, comme à chaque fois, une grande retraite de 10 jours dans les Hauts, c’est-à-dire dans la zone montagneuse de l’île qui a l’avantage d’être plus fraîche en janvier, période qui correspond à l’été là-bas. La discipline de silence en pleine nature au niveau du groupe nous a aidés à approfondir notre expérience. Pour moi qui étais en tournée depuis un an et demi, passer 10 jours au même endroit m’a permis un repos du corps et de l’esprit.  Au retour, j’ai eu la chance de donner des séminaires dans la région de Bruxelles avec des groupes intéressants. Je suis intervenu par exemple avec les anciens disciples d’André Van Lysbeth. Il a été l’un des premiers disciples de Swami Shivananda en Occident, et il a insufflé son dynamisme à la scène du yoga en Belgique et en Europe francophone.

En février mars, je suis parti pour trois semaines visiter le Karnataka avec mon vieil ami Robert Dumel depuis 35 ans psychothérapeute et professeur de yoga à Lyon, ainsi que ses élèves. C’était la première fois que j’accompagnais un groupe là-bas, mais nous avons bénéficié de l’aide d’un autre vieil ami, Yves Bourgeon, qui connaît bien le terrain de cette province de l’Inde du centre-sud pour y avoir guidé des groupes depuis des dizaines d’années. Les rencontres marquantes que nous avons faites ont été surtout avec les enseignants de yoga du Kaivaladham, dont le Dr Bhole. Il s’agit d’un des premiers centres qui a cherché à faire, de façon consistante, le lien entre yoga et thérapie. Son fondateur Swami Kaivalyanananda, avait enseigné le hatha-yoga au Mahatma Gandhi. Il se trouve qu’un de ses enseignants principaux, le Dr Tiwari, est venu à peu près chaque année pendant 14 ans animer un grand groupe dans le Jura, et que celle qui s’en occupe, Elisabeth Alixant, m’a demandé de venir leur donner des séminaires, sachant que Tiwariji est maintenant trop âgé pour se déplacer facilement. J’y retournerai donc en août. Le Dr Tiwari est aussi très demandé pour le yoga en Chine. J’ai rencontré l’an dernier à Pékin le groupe qui le fait venir, et il y a un grand travail qui se fait là-bas. Ils développent en particulier des formations de professeurs au niveau du pays, c’est-à-dire en grand nombre.

Le retour sur la France s’est effectué au moment de Pâques, et nous avons fait un séminaire qu’on pourrait appeler de mystique comparée sur la mort, la résurrection et la non dualité. Une ligne directrice de ce séminaire était que mort et résurrection se succèdent en nous à chaque instant, et si nous avons une conscience fréquente et intense de cela, notre ego perd de sa rigidité et nous devenons réellement de meilleures personnes. J’ai été ensuite invité près d’Aix-en-Provence pour enseigner pendant une journée à une grande école de sophrologie française. J’ai été frappé par leur ouverture à la méditation. Dans ce sens, j’ai aussi écrit une préface au livre de Marc Marciszweier sur une Sophrologie au-delà des dogmes, avec une approche non duelle. Cela fait une quarantaine d’années qu’il pratique la sophrologie en patientèle, et il est formateur dans ce sens depuis déjà des dizaines d’années. C’était donc intéressant qu’il se prenne par la main et qu’il écrive noir sur blanc ses expériences plutôt développées dans ce domaine. Le livre a maintenant été publié par Jean-Louis Accarias.

Je me suis ensuite rajeuni en allant enseigner en Collège… C’était en fait à Nice, à quelques centaines de mètres de l’embarcadère des bateaux pour la Corse. Un grand groupe des élèves de Shri Mahesh m’invite régulièrement là-bas, et on nous offre gracieusement un grand gymnase dans un Collège pour notre week-end d’enseignement. Au-delà de l’amabilité du geste, il s’agit aussi d’un symbole de la reconnaissance croissante de la valeur du yoga dans l’éducation.

Ma tournée s’est ensuite développée pendant les beaux jours printaniers dans le sud-ouest de la France, l’est, puis Munich et Vienne en Autriche où j’ai été reçu par un couple de Français, les Balladur. Ils ont monté une belle école de yoga mi-francophone mi-germanophone à deux pas de cette Berggasse ou Freud a habité et pratiqué la psychanalyse pendant des dizaines d’années. Ce couple est aussi venu avec nous pour le pèlerinage au monde Kailash au Tibet en juin. Juste après Vienne, une intervention sur Yoga et Science au Congrès de la Fédération Italienne de Yoga en mai, m’a permis de retrouver l’ambiance d’Assise avec ses ruelles médiévales et ses coteaux pleins de présence spirituelle.

Le thème du mariage intérieur est important dans les religions en général, et en particulier dans l’hindouisme. C’est pour cela que j’ai traité ce sujet au Centre Védântique de Ramakrishna à Gretz. J’y suis arrivé à temps et ce malgré les grèves SNCF qui ont mis du sel dans ma tournée, si je puis dire, pendant sa dernière partie en mai-juin. L’enchaînement des conférences et stages m’a ramené ensuite vers la Bretagne sud, pour une intervention originale et intéressante avec Swami Ramchandra.  Il s’agit d’un Népalais qui a passé une quinzaine d’années à l’ashram de Sri Aurobindo à Pondichéry et parle couramment le français. Il commençait fin mai une tournée de levée de fonds pour son école, pour environ 250 enfants pauvres et orphelins à Katmandou. Nous sommes donc intervenus tous les deux conjointement au bénéfice de son école, invités par une association qui m’avait déjà fait venir à Concarneau. De plus nous avons aussi visité son école à la périphérie de Katmandou en juin. Il a lui-même eu l’expérience de la pauvreté extrême en tant qu’enfant : il a par exemple passé dans son village cinq jours sans manger car il n’y avait rien à manger. Mais il avait confiance en Dieu, et il était convaincu qu’il ne mourrait pas de faim. Et effectivement, il est toujours là pour s’occuper de nombreux enfants défavorisés et les préparer à un meilleur avenir.

Après une vingtaine de mois de tournée intensive, une retraite de dix jours est venue comme conclusion à la manière d’un point d’orgue. Nous nous sommes retrouvés à Annot dans les Alpes de Haute Provence (Arrière-Pays niçois) comme les deux années précédentes, nous étions au maximum 80 en même temps, avec en tout une centaine de personnes à être venues expérimenter la méditation pendant quelques jours, ou pour les dix jours complets. Nous reprendrons une session d’approfondissement au même endroit, pour dix jours, en début septembre 2019.

La dernière conférence et le stage final de ma tournée ont été sur le thème du suicide dans une vallée des Alpes où cette pathologie est particulièrement fréquente. Étaient présentes des personnes de nombreuses familles, dont un des membres avait terminé volontairement ses jours. Finalement, dans les questions-réponses, et la journée de pratiques méditatives le lendemain nous avons pu travailler ensemble des pratiques concrètes pour dissiper la tristesse et réveiller la joie.

Le pèlerinage au Mont Kailash au Tibet, organisé par Dinesh Sharma comme en 2011, a été un grand moment de découverte et d’expérience intérieure. Nous avons pris trois semaines en juin et début juillet pour l’effectuer. Du point de vue concret, nous sommes passés par Katmandou en prenant le temps de visiter cette belle vallée indo-bouddhiste, puis avons pris l’avion pour Lhassa. L’atmosphère intériorisée du pèlerinage a été grandement encouragée par une règle simple : rester en silence jusqu’au déjeuner. Nous faisions une lecture spirituelle pendant le petit déjeuner. La lecture de poèmes choisis de Milarépa, le grand yogui tibétain qui fréquentait lui aussi le Kailash, a accompagné nos méditations quotidiennes avec d’autres pratiques.  Il prend souvent dans ses écrits des images de la nature, et nous pouvions bien mieux les apprécier, évoluant et campant parfois au milieu des hauts plateaux tibétains ou sur les rives du lac Mansarovar aux pieds du mont Kailash. Par rapport à 2011, le pèlerinage est devenu plus facile et mieux organisé matériellement. Il n’y a, par exemple, plus besoin de tentes pour faire la circumambulation de la montagne sacrée en deux jours et demi. Après, la manière dont on vit cette expédition dépend aussi de la préparation qu’on a effectuée. Si on a déjà une expérience de la méditation bouddhiste et tibétaine, ou aussi shivaïste, la perception des lieux certainement s’approfondit.

Après un mois de retraite à l’ermitage de Dhaulchina, qui m’a permis de renouer avec l’expérience de méditation dans l’Himalaya, un groupe est venu pour 15 jours au Ladakh. Cela était une heureuse occasion pour être en contact avec un bouddhisme d’inspiration tibétaine qui pouvait s’exprimer librement, contrairement au côté chinois où les manifestations religieuses sont sévèrement contrôlées par le Parti. Je suis resté ensuite tout le mois de septembre pour approfondir mon expérience de cette région, parfois seul et parfois avec une personne en visite. Je joins des textes que j’ai rédigés, un sur le Kailash et deux sur le Ladakh pour vous donner une idée. J’y rajoute un texte sur ma semaine au Népal à Surkhet, où j’ai pu rencontrer à la fois des gens très pauvres et le gouverneur de la province, grâce à mon vieil ami Ganesh Rawat qui nous aide pour les œuvres d’Humanitaire Himalaya au Népal. Les pièces jointes à cette lettre de vœux sont numérotées par ordre chronologique. J’ai rajouté à la fin une description de mon activité avant l’aube ici à Bangkok avec les moines, c’est-à-dire la tournée d’aumônes. J’ai mis à la fin de la série la préface à un second volume de Louis Genet qui reprend mes méditations sous le titre cette fois-ci de Exercices de méditation laïque. Il a signé le contrat avec Dervy, le livre paraîtra probablement dans le premier semestre de cette année.

En début novembre, j’ai été amené de façon imprévue à me rendre près de Colombo pour visiter une amie srilankaise que je connais depuis plus de quinze ans. Alors qu’elle n’a pas quarante ans, elle souffre de cancer du sein métastasé grave. Le séjour là-bas a été une occasion d’échanger avec elle en profondeur et de lui donner quelques idées de plus sur le traitement du cancer, y compris alternatif. Cette rencontre nous a permis aussi d’approfondir notre méditation sur l’impermanence, dans ses aspects à la fois douloureux et libérateurs.

Une fois n’est pas coutume, je me suis rendu moi-même suivre un enseignement pendant une semaine dans un grand centre tibétain à Dharamshala, le lieu de la résidence du Dalaï-lama. L’enseignement était donné par B. Alan Wallace, un américain et un des premiers occidentaux à travailler avec les maîtres tibétains en tant que traducteur-interprète, à partir des années 70, à Dharamshala et en Occident. J’apprécie aussi son enseignement parce qu’il a beaucoup travaillé et écrit sur la question du rapport entre sciences. Il a fait partie des équipes qui ont organisé les rencontres du Dalaï-lama avec les scientifiques dans le cadre du Mind & Life Insititute. Il est bien possible que je participe à une retraite de huit semaines qu’il organise dans un centre  tibétain en Toscane (Italie), en avril et mai. Auparavant, après mon retour de Thaïlande fin janvier, je serai pour deux mois à l’ermitage de Dhaulchina, en essayant d’achever un nouveau livre sur la méditation contre les douleurs physiques. J’ai eu l’accord d’une jeune Professeure de neurologie du CHU de La Timone à Marseille pour en faire la préface. Elle est très intéressée par le yoga et pense que celui-ci doit être intégré à un certain nombre de traitements en neurologie.

Je reprendrai ma tournée pour un an environ à partir de mi-juin 2019, en commençant celle-ci par la Corse. Vous trouverez le programme déjà à peu près établi pour les six premiers mois sur mon site.

Du point de vue du travail social, nous continuons à soutenir les projets en cours. Nous donnons par exemple une somme à l’école de Guptakashi, qui compte 450 élèves, afin de les aider à finir de payer les salaires de l’année. J’ai visité en octobre l’école des enfants handicapés à Surkhet au Népal que nous soutenons depuis sa fondation vers 2010. Ils font un bon travail et grâce à la rééducation, des enfants qui n’auraient jamais marché peuvent le faire. L’école de Jeanne Péré à Bodhgaya se développe bien avec 150 élèves, il pourrait en fait y en avoir beaucoup plus s’ils avaient davantage de ressources, mais l’action effectuée est déjà belle.  Un terrain a été donné pour construire un bâtiment à l’extérieur de Bodhgaya. Nous remercions les Delsad de Genève pour l’aide régulière et conséquente qu’ils apportent à cette école, y compris récemment l’achat d’un générateur électrique qui permettra de donner de la lumière à la centaine de pensionnaires qui, sinon, passaient souvent des soirées à la chandelle à cause du mauvais approvisionnement électrique de la région de Bodhgaya.

Nous remercions l’association Mandawa de Nice pour son don récent de 1000 € qui sera consacré à aider à payer les salaires des professeurs et du personnel de l’école de Guptakashi avec ses 450 élèves. L’école est bien administrée, mais comme ils maintiennent des frais de scolarité assez bas pour permettre à plus d’enfants d’y être éduqués, ils ont un peu de mal à boucler le versement des salaires en fin d’année…

Du point de vue présence sur le net, nous avons réalisé cette année quelque chose que je pensais faire depuis longtemps : mettre en ligne un certain nombre de séminaires avec méditation guidée. Cela est maintenant effectué, y compris des séminaires anciens sur des thèmes spécifiques comme ‘Le mariage intérieur’, ‘La mystique du silence’, qui gardent leurs valeurs, et des séminaires récents des années 2017-2018 qui donnent une bonne idée de ce que j’enseigne actuellement. Chaque session un titre, et quand nous avons eu le temps, nous avons fait un document joint, qui décrit en quelques lignes le contenu de ces sessions. On trouvera les détails sur mon site www.jacquesvigne.com  Je vous donne aussi directement le lien global pour tous les séminaires :

https://drive.google.com/drive/folders/1-nYlhLbWWRCfrST1XN_5m-rwZk7u084z

Ensuite on pourra, par la fonction ‘recherche’ de la page, chercher par mots-clés le type de session qui nous intéresse.

     Meilleurs vœux de bonheur pour 2019 avec mes souhaits pour cultiver ces deux qualités fondamentales qui y mènent, que ce soit au nôtre ou à celui des autres, c’est-à-dire la vigilance et la bienveillance.

 

Jacques Vigne